URBANISME/PERMIS DE CONSTUIRE : Le Conseil d’Etat sonne le glas des demandes de pièces abusives par l’administration
Une bonne nouvelle en date du 9 décembre 2022 permettra aux constructeurs, au moins sur ce point, d’entamer 2023 du « bon pied » : le Conseil d’Etat a décidé que seraient sans effet sur les délais d’instruction des autorisations d’urbanisme les demandes de pièces illégales émises par les services instructeurs.
Dans cette décision, le Conseil d’Etat a indiqué que dans l’hypothèse où des services instructeurs exigeraient des pièces complémentaires non listées par le Code de l’Urbanisme, cela serait sans effet sur le délai d’instruction et qu’une décision tacite de non opposition ou de permis, naitrait à l’issue dudit délai.
Ce faisant, le Conseil d’Etat a souhaité mettre fin au comportement abusif de certaines administrations qui sollicitaient des pièces complémentaires dans l’unique but de retarder un projet ou de dissuader les pétitionnaires de sa réalisation.
Cette décision s’inscrit dans la volonté du pouvoir réglementaire d’assurer l’efficacité des instructions d’urbanisme, et dans le prolongement de l’article R. 423–22 du Code de l’Urbanisme qui prévoyait, déjà, qu’à réception du dossier, faute de demande de pièces complémentaires par l’administration dans un délai d’un mois, celui-ci était réputé complet.
EXTRAIT :
« 5. Il résulte de ces dispositions qu’à l’expiration du délai d’instruction tel qu’il résulte de l’application des dispositions du chapitre III du titre II du livre IV du code de l’urbanisme relatives à l’instruction des déclarations préalables, des demandes de permis de construire, d’aménager ou de démolir, naît une décision de non-opposition à déclaration préalable ou un permis tacite. En application de ces dispositions, le délai d’instruction n’est ni interrompu, ni modifié par une demande, illégale, tendant à compléter le dossier par une pièce qui n’est pas exigée en application du livre IV de la partie réglementaire du code de l’urbanisme. Dans ce cas, une décision de non-opposition à déclaration préalable ou un permis tacite naît à l’expiration du délai d’instruction, sans qu’une telle demande puisse y faire obstacle. »
Conseil d’Etat 9 décembre 2022 n°454521 à retrouver sur :
Le site du Conseil d’Etat : https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2022–12-09/454521